Le vol de carburant représente un véritable fléau pour les entreprises de transport, avec des conséquences financières lourdes. Adoptez des solutions simples, pratiques et efficaces pour protéger vos flottes de poids lourds, réduire les risques et sécuriser vos investissements. Découvrez comment anticiper ce phénomène en comprenant ses causes, les méthodes utilisées par les voleurs et les dispositifs innovants qui permettent de garantir la sécurité de vos véhicules.
Les transporteurs en première ligne
Le vol de carburant est une problématique persistante dans le secteur du transport routier. Avec l’augmentation constante du prix du gasoil, les poids lourds sont devenus des cibles privilégiées pour les malfaiteurs, attirés par la valeur croissante de cette ressource.
Selon une étude de la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR), près de 60 % des transporteurs français ont déjà été victimes de vols de carburant, un chiffre alarmant qui souligne l’ampleur du phénomène.
Le lien entre l’augmentation du taux de vol et des facteurs économiques tels que l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat est indéniable. En période de crise économique, lorsque le coût du carburant flambe et que les revenus stagnent ou diminuent, certaines personnes peuvent être tentées d’utiliser des moyens illégaux pour subvenir à leurs besoins.
Les entreprises de transport, dont les marges sont déjà mises à rude épreuve par la hausse des prix du carburant et d’autres coûts opérationnels, sont particulièrement vulnérables face à cette menace. Pour certains malfaiteurs, voler quelques dizaines ou centaines de litres représente un moyen rapide et peu risqué de réaliser un profit, notamment en vendant le carburant sur le marché noir à des prix bien en dessous du tarif officiel des stations-service.
Être victime de ce type de délit est une douche froide pour les chefs d’entreprise véritables et les chauffeurs routiers, qui se retrouvent parfois impuissants face à la situation. En plus de la perte financière directe liée au carburant dérobé, ces vols entraînent fréquemment des dégâts matériels : réservoirs percés, bouchons forcés, voire circuits d’alimentation endommagés. Ces dommages, nécessitant souvent des réparations coûteuses, viennent encore alourdir la facture pour les transporteurs.
Le vol de carburant n’est pas un phénomène récent. Depuis des décennies, les transporteurs doivent composer avec ce fléau. Toutefois, les statistiques ont montré une nette diminution de ces délits au cours des dernières années, notamment grâce à des dispositifs de protection plus performants et une meilleure surveillance des zones de stationnement. Mais cette accalmie semble désormais révolue. Ces derniers mois, les plaintes pour vols de carburant sont en forte recrudescence, signalant un retour en force de cette menace.
Identifier et appréhender les malfaiteurs reste une tâche complexe. Même lorsqu’un vol est détecté, les coupables parviennent souvent à s’échapper avant l’arrivée des forces de l’ordre. De plus, certains vols sont de si faible ampleur – quelques litres subtilisés çà et là – qu’ils passent inaperçus ou que les victimes, découragées par des démarches administratives jugées fastidieuses, renoncent à porter plainte.
Des cibles privilégiées selon l'environnement
Les poids lourds constituent des cibles de choix pour les malfaiteurs, principalement en raison de la grande quantité de carburant qu’ils transportent et de la relative accessibilité de leurs réservoirs.
Toutefois, tous les camions ne sont pas ciblés de manière égale. Ce n’est pas tant le modèle ou la marque du véhicule qui influence le risque de vol, mais plutôt son environnement au moment du stationnement.
Avant d’agir, les voleurs effectuent généralement un repérage minutieux et privilégient des zones où le risque de se faire surprendre est faible.
Les camions stationnés sur des aires de repos non sécurisées, en bord de route dans des zones mal éclairées ou peu fréquentées, sont les premières victimes de ces actes délictueux.
Les parkings d’entreprises isolés figurent également parmi les cibles privilégiées, notamment lorsque les transporteurs n’ont pas mis en place de dispositifs de sécurité spécifiques.
Certaines sociétés ont d’ailleurs été victimes de plusieurs vols en l’espace de quelques mois, subissant des pertes financières conséquentes.
Un préjudice financier considérable
En moyenne, une seule opération de vol peut entraîner une perte de 600 litres , soit un préjudice d’environ 1 200 € au prix actuel du gasoil. Mais lorsqu’une entreprise est victime de plusieurs vols sur une année, la facture grimpe rapidement.
Quelques chiffres clés :
- Un transporteur subit en moyenne 4 à 6 vols par an , selon les zones d’activité et les conditions de stationnement.
- D’après une étude, un seul camion peut se faire dérober jusqu’à 1 000 litres de carburant par an, ce qui représente une perte financière estimée à environ 1 500 € .
- En fonction de la taille de la flotte, les pertes annuelles pour une entreprise de transport peuvent varier entre 5 000 et 40 000 € , un impact financier significatif qui peut fragiliser sa rentabilité.
- De plus, la majorité des compagnies d’assurance ne couvrent pas ce type de vol, ce qui signifie que les transporteurs doivent supporter ces pertes sur leurs propres fonds.
Un impact sur la chaîne logistique
Au-delà des pertes financières directes, le vol de carburant engendre également des perturbations importantes dans la gestion des livraisons. Un camion victime de siphonnage peut être immobilisé plusieurs heures, voire plusieurs jours si des réparations sont nécessaires (notamment en cas de réservoir endommagé).
Conséquences logistiques :
- Un camion victime d’un simple siphonnage peut subir un retard moyen de 4 à 8 heures , le temps de signaler l’incident, de réapprovisionner le véhicule et d’éventuellement effectuer des réparations mineures.
- Si des dommages plus importants sont constatés (réservoir percé, circuits d’alimentation endommagés), l’immobilisation peut durer quelques jours, de 1 jours à 1 semaines , impactant les délais de livraison et engendrant des pénalités contractuelles.
- Les entreprises de transport doivent parfois affréter un autre véhicule en urgence, ce qui implique des frais supplémentaires et une désorganisation de la flotte.

Qui sont ces malfaiteurs ?
Bandes organisées : des opérations bien rodées
Certains réseaux criminels opèrent de manière structurée et à grande échelle. Ces groupes, généralement composés de 3 à 5 individus, mais pouvant aller jusqu’à 10 lors d’opérations plus complexes, mettent en place une véritable logistique pour siphonner de grandes quantités de carburant en un minimum de temps.
Leur mode opératoire est similaire à celui des trafiquants de stupéfiants, avec une répartition des rôles bien définie : Des guetteurs, postés à distance, qui surveillent les alentours pour éviter toute interruption pendant le vol. Des siphonneurs, munis de pompes électriques puissantes, pouvant vider un seul réservoir en seulement 5 minutes. Un chauffeur, souvent équipé d’un véhicule spécialement aménagé, qui assure le transport du carburant volé.
Ces malfaiteurs utilisent des véhicules modifiés, capables de contenir plusieurs bidons ou cuves, avec une capacité totale pouvant dépasser 1 000 litres par opération. Le carburant dérobé est ensuite revendu sur le marché noir à des entreprises peu scrupuleuses, à des particuliers ou même utilisé pour alimenter d’autres activités illégales.
Selon des données de la Gendarmerie Nationale, ces groupes sont responsables de la majorité des vols en série observés sur des aires de repos ou dans des zones industrielles isolées.
Amateurs et opportunistes : des délits moins organisés mais tout aussi préjudiciables
Contrairement aux bandes organisées, certains voleurs agissent seuls ou en petits groupes de 2 à 3 individus. Leur approche est plus opportuniste : ils s’attaquent aux poids lourds stationnés dans des endroits peu surveillés, comme des parkings d’entreprises, des aires de repos non sécurisées ou même des zones résidentielles.
Leur équipement est souvent rudimentaire, composé de pompes manuelles ou électriques bas de gamme offrant un rendement limité, de bidons ou jerricans de petite capacité (20 à 50 litres) pour transporter le carburant volé, et parfois même de perceuses utilisées pour percer les réservoirs, entraînant des dégâts matériels importants et des pertes supplémentaires par écoulement.
En moyenne, ces voleurs dérobent moins de 200 litres par opération, mais l’impact peut être plus grave en raison des fuites causées, rendant parfois le véhicule inutilisable jusqu’à réparation.
Voleurs en interne : un phénomène sous-estimé
Une part significative des vols de carburant provient de l’intérieur même des entreprises de transport. Les chauffeurs eux-mêmes, profitant d’une absence de contrôle strict, détournent du carburant pour leur usage personnel ou pour le revendre à des tiers.
Selon une étude menée par la Gendarmerie, plus de 20% des vols de carburant recensés seraient commis en interne. Toutefois, d’après les autorités et les experts du secteur, ce chiffre pourrait en réalité dépasser 50%, car ces vols sont beaucoup plus difficiles à détecter et à prouver.
Le manque de surveillance, l’absence de dispositifs de suivi précis et le faible taux de plaintes déposées expliquent pourquoi ces infractions restent largement sous-estimées.

Les méthodes de vol de gasoil les plus répandues en France
1. Le siphonnage classique
Le siphonnage de gasoil reste la méthode la plus courante. Il consiste à insérer un tuyau dans la goulotte du réservoir pour transférer le carburant dans des jerricans. Les voleurs utilisent généralement des tuyaux en plastique, des pompes manuelles ou des siphons électriques pour effectuer le transfert. Ce mode opératoire est rapide et discret, et peut être réalisé aussi bien par des voleurs externes que des voleurs internes.
En moyenne, un siphonnage prend entre 5 et 10 minutes. Bien qu’il soit fréquent, ce type de vol peut passer inaperçu pendant un certain temps, surtout si les voleurs agissent durant la nuit ou dans des zones isolées.
Il représente une part importante des vols de carburant, avec des chiffres estimant que plus de 90% des incidents sont liés à cette méthode.
2. Le perçage du réservoir
Le perçage du réservoir est une méthode plus brutale, qui consiste à utiliser une perceuse pour percer le réservoir et en déverser le contenu dans des conteneurs, souvent des bidons ou des récipients plus grands. Bien que cette méthode soit crainte par la majorité des propriétaires de camions, elle reste relativement peu fréquente, représentant environ 1 à 3% des vols de carburant. Toutefois, plusieurs témoignages récents laissent entrevoir une recrudescence de ce type d’attaques.
Les préjudices pour les entreprises peuvent être importants, non seulement en raison de la perte de carburant, mais aussi en raison des réparations du réservoir et du temps d’immobilisation du véhicule.
3. Le braquage à la pompe
Le braquage à la pompe est une méthode plus spectaculaire mais peu courante. Elle se produit lorsque des individus volent directement du carburant lors de son achat dans une station-service. Les voleurs peuvent, par exemple, demander à remplir plusieurs réservoirs en même temps et repartir sans payer.
Bien que ces incidents soient isolés, ils se produisent parfois dans des zones reculées ou à des heures de faible affluence. Les braquages à la pompe durent généralement quelques minutes, souvent entre 5 et 10 minutes, mais peuvent entraîner des pertes financières importantes pour les stations-service et les entreprises de transport.
4. Le vol de véhicule
Le vol de véhicule est une méthode où les voleurs s’emparent d’un camion ou d’un utilitaire pour le conduire et le vider de son carburant. Bien que ce mode opératoire soit plus complexe, il reste rare.
Les voleurs peuvent parfois utiliser des clés de rechange ou forcer l’accès au véhicule. Le préjudice subi inclut la perte du véhicule, du carburant et des possibles dommages au véhicule lui-même.
5. Falsification du carnet de bord
Certains employés peu scrupuleux peuvent falsifier le carnet de bord d’un véhicule pour cacher un vol de carburant. En modifiant les informations relatives aux quantités de carburant ajoutées ou consommées, ils dissimulent le vol à leurs supérieurs.
Ce type de vol est relativement rare, mais il peut survenir dans des entreprises où les contrôles sont insuffisants. La durée d’une telle opération est difficile à évaluer, car elle se produit souvent sur une période prolongée, et les vols sont dissimulés au fur et à mesure des relevés.
Ce type de vol est difficile à détecter sans un audit rigoureux.
6. Arnaque au compteur kilométrique
Dans certains cas, certains employés peuvent manipuler les compteurs kilométriques des véhicules pour masquer les trajets réels effectués et, par conséquent, la quantité de carburant utilisée. Cette fraude est discrète mais coûteuse pour l’entreprise, car elle permet aux employés de détourner une partie du carburant tout en créant des fausses informations sur la consommation.
Les cas sont rares, mais ils surviennent souvent dans des entreprises où le suivi des kilomètres parcourus est mal contrôlé. Le vol peut être difficile à détecter, et les conséquences sont souvent graves, avec des pertes financières à long terme.
7. Remplissage du réservoir et de bidons en parallèle
Certains employés malhonnêtes remplissent le réservoir du véhicule tout en remplissant simultanément des bidons de carburant supplémentaires, qu’ils emportent ensuite à des fins personnelles ou pour les revendre.
Bien que cette méthode soit rarement détectée immédiatement, elle peut durer quelques minutes à chaque arrêt de ravitaillement. Ce type de vol est isolé et se produit généralement dans des entreprises où la surveillance est insuffisante ou les contrôles sont peu fréquents. Il s’agit d’une fraude subtile mais préjudiciable pour l’entreprise, qui peut perdre plusieurs litres de carburant à chaque incident.
Ces méthodes de vol présentent toutes un risque considérable pour les entreprises. Il est essentiel de mettre en place des mesures de sécurité efficaces pour prévenir ces actes criminels et minimiser les pertes associées.

Quelques bonnes pratiques pour réduire les risques de vol de carburant
1. Utiliser un dispositif anti-siphonnage
L’installation d’un dispositif anti-siphonnage est une mesure efficace pour protéger les réservoirs contre le vol aussi bien externe qu’en interne.
Ce type de système bloque l’insertion de tuyaux dans la goulotte de remplissage, empêchant ainsi les tentatives de siphonnage. Ces systèmes, comme ceux que nous proposons, sont conçues pour être résistants et faciles à installer, tout en offrant une sécurité accrue pour les transporteurs.
Cette protection physique est un moyen simple et peu couteux pour dissuader les voleurs et rendre l’accès au carburant difficile voire impossible.
À ce jour, cette méthode s’impose comme la plus efficace, la plus abordable financièrement et la moins contraignante à mettre en œuvre pour les entreprises.
2. Privilégier les aires de repos sécurisées
Les transporteurs doivent impérativement privilégier les aires de repos sécurisées, telles que des parkings surveillés ou équipés de caméras de surveillance. Ces installations offrent une protection supplémentaire contre le vol, car elles dissuadent les criminels qui préfèrent les zones isolées et non surveillées. En choisissant des zones bien éclairées et sécurisées, les chauffeurs réduisent considérablement les chances de se faire voler du carburant pendant leurs pauses.
3. Sécuriser les parkings d’entreprise
L’installation de dispositifs de sécurité, tels que des alarmes et des caméras de surveillance, directement sur les parkings internes des entreprises, constitue une stratégie efficace pour repérer toute activité suspecte. Il est également recommandé d’équiper ces espaces d’un éclairage automatique à détection de mouvement, afin de dissuader les intrusions nocturnes.
Par ailleurs, certaines entreprises implantées en zone urbaine, à proximité de quartiers résidentiels, s’appuient sur des dispositifs de vigilance partagée, en collaborant avec des réseaux de voisins vigilants pour renforcer la surveillance périmétrique.
4. Sensibiliser les chauffeurs
Former les chauffeurs et les sensibiliser aux risques de vol de carburant est crucial pour réduire les risques. Il est essentiel qu’ils apprennent à repérer les signes d’une tentative de vol, comme des marques suspectes sur les réservoirs ou des comportements inhabituels autour de leurs véhicules.
De plus, les chauffeurs doivent être formés aux bonnes pratiques de stationnement, comme éviter de stationner dans des lieux isolés ou mal éclairés, et toujours verrouiller le véhicule et le réservoir lorsqu’ils laissent leur camion sans surveillance.
5. Mettre en place un suivi rigoureux de la consommation
Un suivi régulier de la consommation de carburant permet de détecter rapidement toute incohérence entre la consommation réelle et celle enregistrée. L’analyse des relevés de carburant peut aider à repérer les anomalies liées à un vol interne, qu’il s’agisse de falsification de carnets de bord ou de manipulation des compteurs kilométriques.
En surveillant les niveaux de carburant et en établissant des contrôles rigoureux, les entreprises peuvent identifier les tentatives de fraude et réagir avant que les pertes ne deviennent trop importantes.

Conclusion
En conclusion, le vol de carburant constitue une menace importante et croissante pour le secteur du transport, alimentée par des facteurs économiques comme la hausse des prix du gasoil. Les techniques utilisées par les malfaiteurs, allant du siphonnage classique au vol en interne, sont variées et ont des conséquences graves tant sur le plan financier que logistique. Pour limiter les risques, les entreprises doivent investir dans des dispositifs de protection adaptés, surveiller de près les zones de stationnement et renforcer le contrôle interne. La lutte contre ce fléau passe par une combinaison de mesures de prévention et de vigilance accrue.